In Mental Vie

On saigne

Sarah Harvey http://www.sarahharvey.co.uk/

Artiste : Sarah Harvey


Cette espèce de sensation de se lever le matin sans comprendre pourquoi la seule chose à laquelle tu penses, c’est toujours ton lit. A l’horizontale. Comme un électroencéphalogramme qui n’a rien à raconter. Une platitude qui semble confortable et connue.

Quand une simple vision, fortuite mais attendue, retourne le ventre sans y être préparé. Cette pauvre vision qui relance la boucle du questionnement : mais en fait, pourquoi est-ce si important ?

Quand la suffocation de se retrouver entouré, se sentir noyé, et avoir essayé par tous les moyens de rentrer dans la danse, on pousse l’effort social au maximum, puis on se rend compte que c’est un jeu de rôle auquel on ne correspond plus.

Quand on tourne le dos à ce feu qui autrefois nous animait, et qu’en face on se retrouve perdu dans sa fumée. Cette émulation qui d’un simple claquement de doigt perd tout son sens. Une tentative, un regard, autant d’insignifiance qui faisait palpiter et qui désormais déchire.

Quand la présence consume au détriment d’en profiter, quand les souvenirs se bousculent, la passion laisse place à la frayeur, la douceur à la violence, le plaisir à l’appréhension, l’attachement à la scission, la naissance à la disparition.

Quand une attraction se crée mais que le secret est trop fort pour être encore dévoilé. Cette façon de préserver les autres à son propre détriment.

Le second plan, on est toujours au second plan.

Quand on veut regarder là-haut et tout devant, mais que le brouillard dévore l’espoir et rend la noyade tellement plus aisée.

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In Confiance Mental Réflexion Vie

J'attends mon tour

Nicolas Odinet http://www.nicolas-odinet.com/galerie_exterieure.html

Source : Nicolas Odinet

J’ai pas été très douée pour écrire ces dernières semaines, certes. Je me disais que, maintenant que j’ai plus de temps, je pourrais me focaliser sur le blog, et finalement je passe mon temps à courir partout et à prêter de l’importance à des choses qui semblaient si évidentes auparavant. Voir des gens, sortir, aller au cinéma, faire le tri, matériel et mental.

Du coup oui, parlant de tri, je me suis levée un matin en me disant que quand même, une étagère au-dessus de la tête ça pue un peu, et des meubles qui ne servent qu’à y entasser des trucs ça pue encore plus. Donc, je n’avais même pas encore pris mon café que j’étais déjà, tournevis à la main, à m’affairer sur cette étagère pour le moins inutile… Ce qui a mené à une totale réorganisation, et à un bon remplissage de sacs poubelle qui doivent désormais se trouver dans un monde meilleur. Bricoleuse du dimanche que je suis, j’ai quand même pas mal de plaisir à faire quelque chose de mes mains, et je dois dire que ça me donne envie de tout retaper. Le fait d’avoir fait le vide comme ça me soulage, d’une part, puis d’un autre côté je me rends compte que c’est quelque chose que je n’avais jamais pris le temps de faire, ce qui est con. Donc s’il y a bien un enseignement à retenir : il faut prendre le temps de vider un peu ses placards, se rendre compte de l’importance des choses que l’on possède, et virer le reste parce que finalement ça ne sert pas à grand-chose.

Et puis il y a des événements plus inattendus qui peuvent se produire, là par exemple je redécouvre un peu les relations humaines d’une façon plus détendue, le #yolo à l’état pur, et la patience, surtout.

Parce que c’est quelque chose qu’on tend vite à oublier : être patient.

J’ai souvent l’impression que tout va me filer sous le nez si je ne m’acharne pas assez vite, que la vie suit son cours, beaucoup trop rapidement. Et au final, c’est con mais l’adage “tout vient à point à qui sait attendre” ne sort pas de nulle part. Il y a bien quelqu’un qui l’a pondue, cette phrase. Bah elle n’est pas si fausse que ça. A vouloir multiplier la fréquence de plein de choses, on en oublie le manque. On passe à côté de leur importance, et on gâche nos sensations. Le manque, c’est bien en fin de compte.

Cette nouvelle phase de ma vie m’apprend plein de nouvelles choses. Plein de nouvelles choses que je n’aurais pas appréciées à leur juste valeur si elles étaient arrivées plus tôt, maintenant est le bon moment. Le temps est précieux, mais il faut savoir ne pas le presser en permanence. Mais sans trop réfléchir.

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In Les gens Réflexion Système Vie

Persuasion relative


Source : Joe Webb


Quand on voit une image comme celle-ci, je pense que la seule chose que l’on peut se dire est qu’on vit quand même dans un monde bien tordu. Mais, rapport à l’article juste avant, donc rapport aux prés de coquelicots et cascades d’eau pure et fraîche (et accessoirement se balader tout nu, le poil au vent), on ne voit que ce que l’on souhaite voir, on ne voit que ce que l’on n’a pas décidé de filtrer, et on se persuade tant bien que mal que tout va bien.

Parce que non, le fait d’allumer la TV et de se dire que “le monde part en cacahuète” parce qu’il y a des incendies dans le sud de la France, parce qu’un enfant innocent a été enlevé, parce que Roger l’agriculteur, en plus de ne plus avoir assez de production, ne trouvera encore pas l’amour, parce que Stacy s’est faite plaquer par Steve dans une immense baraque à Los Angeles, parce que maintenant les notes à l’école c’est plus du 15/20 mais du B+ ou du C-, et puis parce que “ah, c’est plus ce que c’était ma bonne dame, de mon temps on avait encore des saisons” ça n’a aucun sens. En regardant plus précisément tout ça, les incidents climatiques, on les voyait déjà venir. Et dans un contexte plus qu’alarmant (pour ne pas dire que l’on est condamné), voilà que l’autre ricain de bas étage vient faire croire que les États-Unis sont sur une autre planète, et que Make America Great Again ça veut dire qu’il faut laisser la planète toute entière fondre comme neige au soleil -littéralement-.

Soit dit en passant, ça ressemble fortement -à quelques différences près bien sûr- à de l’aliénation comme en Corée du Nord où le peuple se doit de croire que, lorsque leur grand gourou est né au sommet d’une montagne, arcs-en-ciel et licornes rivalisaient de beauté pour faire honneur. Comme les membres de l’Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours (pas chiant ce nom) qui sont convaincus depuis leur plus tendre enfance que Warren Jeffs est leur président. Comme ces personnes qui ne se poseront jamais de question sur la vie que l’on mène, parce que c’est plus simple de cette façon.

Mais, revenons à l’image.

Chacun y verra ce qu’il voudra y voir. Mais à mon avis, il y a vraiment un choc entre notre environnement moderne dit “du nord”, et les traditions plus ancestrales dites “du sud”. Déjà, c’est un fait, et je pense que c’est incontestable. En revanche, le fait qu’une prise de conscience se fasse à une plus grande échelle depuis quelques années n’est que poudre aux yeux, dans la mesure où l’on constate tout de même que les pays les plus aisés n’en font pas beaucoup plus pour aider ceux qui sont le plus dans le besoin. Après tout, la situation devient vite plus déceptive lorsque l’on n’a pas de retour sur investissement sur l’argent que l’on a donné ou le temps que l’on a pu passer à aider.

Et puis, il faut dire que, même si c’est le cas du côté des multinationales et des gouvernements, c’est aussi le cas à petite échelle pour les relations entre les gens.

A bon entendeur, bonsoir :-)

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In Réflexion

Poussière


Il paraît que les humains sont faits -petite proportion- de poussière d’étoile. Je trouve que ça pue un peu de dire ça, un peu comme la lignée du “chaque personne est unique et est parfaite à sa façon” et blablabli, et blablabla. C’est comme ça que les enfants grandissent en se disant que leur individualité suffira pour avancer dans la vie, que personne ne pourra rien leur dire sous prétexte que “je suis moi et c’est déjà bien”... Est-ce qu’on a un exemple -parmi la populace, pas les gens célèbres entendons nous bien- d’une personne qui a pu se frayer un chemin dans le monde -des adultes- en étant simplement qui elle est ? Et puis, est-ce que ça ne relèverait pas plutôt de la flemme ?

En fait, à mon avis en tout cas, il y a beaucoup trop d’éléments qui constituent une personne pour pouvoir, au-delà du plan personnel, subvenir à ses besoins sous prétexte que l’on est humain et vivant. Ce serait bien trop simple. Notre société a toujours valorisé les personnes qui se sont saignées au charbon toute leur vie. Il existe ce piédestal pour les “majors de promo”. La banque offre une bourse à qui sera le meilleur bachelier, avec la meilleure mention. Les articles de balançage de fleurs quand un élève a 20 de moyenne au bac pullulent chaque été.

D’un autre côté, on aura toujours cette contradiction de valoriser les gens qui, après avoir envoyé en l’air toute éducation dite classique, auront monté les affaires les plus florissantes de notre monde moderne (coucou Steve Jobs depuis son garage, Bill Gates, Jean-Michel Chanceux, et autres profils similaires que je n’ai pas en tête là tout de suite). Dans ce cas-là, je vais plutôt parler de jalousie ou d’étonnement vis-à-vis de ces gens qui ont eu la bonne idée au bon moment, sans forcément se flinguer à se trouver face à la concurrence constituée de tous les étudiants -du monde-. Je ne me prononcerai pas là-dessus, parfois je me dis que 90% de ces histoires sont romancées pour faire rêver, et justement, attention à la contradiction encore une fois, faire passer le message de “tu es unique et tu es voué à réussir” coûte que coûte. On vit du rêve, on mange du rêve, on parle de rêve, on rêve de tout, on idolâtre le monde qui nous entoure, si bien que quand on ouvre enfin les yeux, on est tellement formaté à l’idée que chacun peut atteindre son idéal, qu’on peut quand même continuer d’y croire.

Sur ce point je sais que je ne vais pas me faire que des amis, et qu’on me dira encore très certainement que merde, rêve un peu, sinon que nous reste-t-il ? Bien vu l’ami, j’aimerais retourner cette fichue question une bonne fois pour toutes :

Que nous reste-t-il ?

Si notre passage ici -aussi bref soit-il- doit se résumer à une utopie et un rêve permanent, une forme d’aspiration à ce que l’on ne pourra probablement jamais atteindre, je voudrais savoir quel est le moteur de toute cette histoire ? Ne serait-ce finalement la part d’ombre qui viendrait contrebalancer le bonheur que l’on pourrait potentiellement acquérir sur le plan personnel (je parle ici de bonheur en famille, bonheur amoureux, bonheur au sens brut du terme) ? Non mais parce que j’aime beaucoup l’idée, mais le premier qui osera me dire que “l’argent ne fait pas le bonheur, vivons de choses simples”, je pense que vous n’êtes pas sans savoir ce que j’irai lui répondre…

Cela dit, admettons. Le monde est beau, on ajuste bien nos petites oeillères pour se focaliser sur notre existence. On amortit le choc de ce que l’on constate sur ce qui se passe au quotidien autour de nous mais que l’on ne finit par ne plus vouloir voir. On vit d’amour et d’eau fraîche tant qu’on en a (l’eau fraîche, hein). On regarde les oiseaux en se disant “comme ils sont libres ! moi aussi je suis libre ! si libre !”, on marche dans une rue où tout est beau, tout est propre et rangé, les gens sont souriants et transpirent le bonheur. On est tous tout nus parce que de toute façon qui a besoin de se vêtir ! On n’a pas de trottoirs ni de pierre non plus, car on gambade dans les champs de coquelicots, oh que c’est joli. Si on a faim on va se cueillir un fruit (ah mais, pas une pomme bon Dieu, sinon gare au serpent qu’il est pas très gentil) sur un beau grand arbre qui impose sa majesté. Si on a soif, on va s’abreuver en plongeant son doux visage dans la rivière que l’on vient de traverser pieds nus en se délectant de cette douce sensation de fraîcheur. Si d'aventure on est fatigué, on s’allongera tranquillement à l’ombre d’un grand platane. Si on a chaud, non on n’aura pas chaud, le vent se chargera de nous rafraîchir. Si on a froid, non on n’aura pas froid, le soleil se chargera de nous réchauffer. Et puis tout ça ne coûtera rien.

L’argent n’a aucune importance, et la réussite non plus. L’amour et le vent frais suffiront à assouvir vos besoins primaires. J’vous embrasse bien fort.


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Heyhooo je vais terminer en faisant une petite annonce :
La page Facebook de Noir de Jais est ouverte, et elle se trouve ici (oui ici, là !). Donc si vous voulez la suivre, je ne vous en empêcherai pas :)

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